Toute l'Histoire de l’Algérie, du commencement à aujourd'hui, démystification du mythe colonial de Zemmour, Lugan, De Gaulle et autres

 

 

Alger, huile sur toile, XIXe siècle

 

Musiques d'ambiance

https://www.youtube.com/watch?v=tWVO1TW0ol4

https://www.youtube.com/watch?v=AwwXIBd8a4U

 

 Table des matières


    Introduction ( l'Algérie du Paléolithique supérieur au onzième siècle )
    L’Algérie avant 1830
       – Nom du pays
       – Forme de gouvernance du royaume
       – Capitale du royaume
       – Langue officielle du royaume
       – Gentilé
       – Frontières
       – Drapeau
       – Souveraineté
       – Armée
       – Économie
       – Monnaie
       – Villes
       – Diplomatie
    (Palmarès militaire)
       – Antiquité
       – Moyen âge
       – Temps modernes
       – Époque contemporaine
    La position française
    La France, civilisatrice ou génocidaire ?

Introduction ( l'Algérie du Paléolithique supérieur au onzième siècle )

973 ! Dans quatorze ans, Hugues Capet montera sur le trône de France. A la date de cette ascension, une bonne partie de l’Algérie constitue un Etat autrement plus conséquent que celui du nouveau roi de France, Pierre Montagnon.


Zirides  » Dziriyoun/Dziri/Dziria (algériens/algérien/algérienne)  » DZ
 
 
dictionnaire arabe-français de la fin du 19e siècle : Algérien se traduit en  » jaza’iri  » mais dans le langage courant c’est  » Dziri  » et  » Ziri «

 

Ils donnèrent leur nom aux Algériens et à l’Algérie

,
Relations diplomatiques avec le pape
Généalogie Ziride ( Hammadide, la branche royale Algérienne / Badicide, qui elle héritera de la Tunisie plus ou moins ( l'Ifrikia ) / ainsi que Zawide, rois de Grenade )

 

Le plus célèbre des monarques Zirides reste Bologhine Ibn Ziri, le fondateur entre autres de la ville d'Alger. Il était roi de tout le Maghreb, de Tripoli jusqu'à l'océan Atlantique, comme le précisait Ibn Hawqal, contemporain de son règne. Excellent guerrier, il resta toujours fidèle à lui même, dans sa demeure en Algérie , dans ses montagnes en milieu berbère loin de la vie orientale

( D'ailleurs, les Zirides furent la dynastie la plus berbérisée du Maghreb. En Effet, parmi les premières générations de rois, beaucoup portaient des patronymes berbères )


Bologhine est le premier berbère à être maitre de tout le Maghreb depuis l'empereur Romain Berbère Macrinus natif de Cherchell en Algérie


Dans une lettre vielle de 1000 ans envoyée au calife Fatimide, le sultan Ziride al-Muizz ben Badis affirme que " depuis tous temps, mes ancetres ont été les rois du maghrib "

( Note sur le terme Maghreb : ce terme est utilisé par les armées arabes dès leur arrivée en Afrique du nord, il signifie " l'occident ", par opposition à l'orient. Il s'étendait de l'ouest de l’Égypte à l'océan Atlantique. Par la suite on notera les subdivisions Maghreb occidental ( qui correspond approximativement au maroc ), le Maghreb central ( qui correspond approximativement à l'Algérie ) et le Maghreb oriental ( qui correspond approximativement à la Tunisie et une partie de la Libye ). Le terme prête encore plus à confusion sachant que depuis l'époque coloniale, ce terme signifie désormais l'état marocain. Il remplace l'ancien vraie nom du maroc qui est " Marrakech " d'où découle maroc. On peut voir sur les anciens traités " sultan de Marraekch " , " sultan de l'état de Marrakech " , et les "marocains" étaient qualifiés par " sujets Marrakechis ". La constitution de 1908 officialise ce changement. L'article 1 dit : " les territoires Marrakechis auront pour dénomination l'état du Maghreb ". L'article 12 : " sera dénommé Maghrébis les habitants de cet état, fussent-il musulmans ou pas. )

Les Zirides font partie de la très grande conféderation berbère algérienne des Sanhadjas dont nous allons faire un petit historique car la question de la patrie primitive des Sanhadja n’a pas toujours été claire, certains au XIXe siècle faisaient même des filiations sémantiques hasardeuses

Mais les récentes découvertes archéologiques, ont, en corrélant les sources médiévales, permis de mettre en lumière cette zone d’ombre. En effet, le nom " Sanhadja " n'est que la transcription arabe du terme berbère qui est en réalité " Saneg / Sinak " ce qui correspond donc littéralement à la commune de Saneg en Algérie ( Sinaz du temps des romains ) dans le Titteri ( futur bastion Ziride ). Saneg étant l'ancêtre de tous les Sanhadjas

Et pour preuve, les Zirides sont de la tribu des masata, une branche qui descend des Telkata. NB : Ces Masata, ou plus précisément mezata ( à ne pas confondre avec les Massat ) sont bien des autochtones du Titteri


Et ce n’est pas fini, car ces mezata sont des descendants de Telkat c’est à dire dire Melkan. la patrie des Banu Malkan était l’actuel algérois-Bouira-Msila (i.e Al-qala future capitale des Hammadides)-Médéa (i.e Achir futur bastion et capitale des Zirides). Les sources littéraires médiévales concordent donc précisément avec l'épigraphie antique sur l'aire géographique d'origine des Sanhadjas. Il n'y a plus aucun doute là-dessus

Et en plus des Zirides descendants des Telkatas, les autres fractions des Sanhadjas se trouvent également dans le même voisinage


Les Zirides sont mentionnés pour la première fois en tant que tels, par Ibn Hawqal (943-988). Ils habitaient Achir, ville qui était le fief de la famille

Ils avaient cependant déjà été identifiés, toujours à Achir, auparavant par Al-Yaqubi, mort en 897


2eme partie de la démonstration. Il faut savoir que les Sanhadjas, comme le précise bien Ibn Kheldoun, sont subdivisés en 3 catégories, les Sanhadjas de première génération, de seconde génération et de troisème génération. Les Zirides sont de la première génération, ils sont sédentaires. Cela se confirme par ce que nous venons de voir. Les Zirides depuis l'antiquité jusqu'à leur prise du pouvoir du maghreb, ont toujours gardé le meme territoire, le Titteri.
Les Sanhadjas de seconde génération, sont ceux qu'on nomme les Moulathamin ( voilés ) ou Sanhadjas au Litham, du fait que les hommes se voilent le visage, ne laissant apparant que leur yeux, alors que les femmes ne se voilent pas, exactement comme les touaregues auxquels ils sont justement apparentés. Ces Sanhadjas sont des nomades et nomadisaient dans le profond Sahara. Les 3 familles les plus célèbres sont les Lemtouna, les Guddala et Messoufa. Au 11e siècle, elles conquièrent l’actuel territoire du maroc ( à leur tete les Lemtouna ) depuis la Mauritanie où elles fondèrent le royaume Almoravide après s'y être installés en nomadisant depuis le Hoggar algérien ainsi que les confins sahariens algéro-libyens
S'ils portent le qualificatif de seconde génération, c'est tout simplement car ils descendent des Sanhadjas de première génération, donc les Zirides d'Algérie. A l'époque pré-islamique, une partie des Sanhdajas du Titteri en Algérie ont migré vers le Sahara et ont donc donné ces Sanhadjas de seconde génération.
Encore une fois, l'épqigraphie antique vient confirmer les dires de Ibn Khedloun, car on peut attester et des Lemtouna, et des Guddala et des Messoufa en Algérie à l'endroit meme du pays Ziride et son voisinage.
- les Lemtouna
- les Gudala ( qui apparaissent dans l'histoire au 11e siècle avec comme foyer le sénégal ).On notera que la transcription est identique aux source médiévales et le « fils de Mazigh/mazic(numides) » est bien présent comme leur cousins fondateurs d’Alger )

( Le plus célèbre des Guedala est Abdellah ben Yassin, un théologien qui a vécu au 11e siècle et qui a contribué à la fondation de la dynastie Almoravide des Lemtouna dont on a parlé plus haut. Note importante, on peut voir sur wikipédia et ailleurs que ce dernier appartient aux Guezoula de la région du Souss marocain et qu'il serait né là bas dans le village de Tamanart. Il faut savoir que cela est faux. Il appartient en fait aux Guedala et est originaire de Tamamanawt entre la Mauritanie et le Mali ( d'après El Bekri, contemporain de ce dernier ). La raison, une mauvaise retranscription du nom au cours du temps : le "د" (d) est devenu "ز" (z). Et j[gu]aDuli est devenu J[gu]aZuli
D'ailleurs on pourrait faire aussi remonter ces Guezoula à l'Algérie, car un grand roi berbère de Kabylie qui a vécu au 4e siècle portait le nom de Mascezl " seigneur Guezoul " )
( Aussi, on peut facilement réfuter l'hypothèse qui lierait le nom des antiques Gétules aux Gudalas du moyen age. En effet, la transcription latine Gudala, contemporaine à celles des Gétules, est identique à celle des Gudalas du moyen age. la transcription latine des Gétules pourrait bien se trouver dans les Guechtoul, tribu kabyle en Algérie )
- les Messoufa
Les Sanhadjas de troisième génération sont des Sanhadjas qu'on trouve au maroc. Ces derniers ne sont que des débrits des Sanhadjas de seconde génération amenés lors de leur conquete du maroc

Le territoire originel des des Sanhadjas et parmi eux les Zirides donc, se cantonnait dans le Titteri, entre les 4 grandes chaines de montagnes que sont

Le Djurdjura au nord-est


L'Atlas Tellien au nord


Le Ouarsenis à l'ouest


Les Bibans à l'est

Ou encore un peu plus loin au nord-est avec les Babors
En revenant sur l'origine des Sanhadjas et des Zirides en particuliers, nous balayons par la même occasion une assertion qui dit que les Zirides seraient originaires de Sijilmessa au maroc. Cette carabistouille vient d'un charlatant du nom de Grigori Lazarev, un agronome ( donc même pas un historien ) qui travaille pour le maroc. Dans l'une de ses thèse, il cite faussement, un professeur de lettres, Roger Idris, qui lui même de base a fait un travail incomplet. Il se base sur un passage de al Bekri, un historien du 11e siècle qui dit que Menad Ibn Menqous ( père de Ziri ) était souverain d'une place forte près de Sijilmessa du nom de forteresse de Menad. Roger en a donc déduit que les Zirides devaient au moins au 9e et 10e siècle être à l'ouest de l'Algérie ( Grigori, lui reprend Roger en falsifiant ouest de l'Algérie par le maroc ). Maintenant le contexte établi, nous allons y répondre point par point. Tout d'abord, cette fameuse forteresse. Comme indiqué, elle est proche de Sijilmessa, Pas à Sijilmessa; soit la région saharienne à la frontière algéro-marocaine, et justement, il y a bien une forteresse dans la région du Gourara au nord de Timimoun en Algérie du nom de Tin Ziri ( en berbère celle de Ziri ), une forteresse qui permettait aux Zirides de maintenir les Zenètes et contrôler les flux d'or trans-sahariens. Deuxièmement, sur la nomination de forteresse de Menad ( Manadia ), et bien on ne peut pas tirer de conclusion, car un autre historien, tout aussi connu que al Bekri, al Marrakechi, dit que Menad était souverain de de la forteresse de Menad qui est en fait la forteresse de Hammad ou Kal'a Beni Hammad ( la future capitale Hammadide dans l'est de l'Algérie ). Et troisièmement, le plus important, al Bekri, a vécu bien après Menad, 2 siècles après pour être précis. Or, comme nous l'avons préalablement dit, l'historien al Yakubi lui, a vécu au 9 siècle et est donc contemporain de Menad, et il place bien les Zirides à Achir, la future capitale des Zirides. Et on reviendera pas sur les multiples historiens qui affirment que Menad était un souverain en Algérie et Tunisie pour les compte des Aghlabides, ce qui corrobore al Yakubi. Cette longue intro sur l'origine des Zirides est finie

Les Zirides reconnaissaient le califat Fatimide ( leurs cousins de Kabylie, cf palmarès ), tandis que les royaumes Zénètes reconnaissaient celui de Cordoue et les almoravides les Abbassides de Baghdad. Cela-dit, les Zirides ne tarderont pas à eux aussi reconnaitre le calife Abbasside

Ils fondèrent Grenade en Andalousie et y érigèrent forteresses, mosquées et palais, comme l'Alhambra

Nous pouvons observer ci-dessous les similitudes entre l'architecture de la ville de Grenade et la ville algérienne de Constantine, qui a été administrée par les Zirides

En plus d’être de redoutables guerriers, ils excellaient dans les arts, c’était donc de réels bâtisseurs. Ils ( en particuliers les Hammadides ) inspireront entre autres les bâtisseurs de l'Andalousie, mais aussi les Almoravides, les Almohades, les Zianides, les Nasrides, les Mérinides, ...

Ci-dessous la reine Letizia d'Espagne contemplant les vestiges de l'Empire Hammadide à l'exposition dédiée aux Zirides dans le palais de l'Alhambra en Andalousie

Nous leur devons entre autres, le zellige, qui sera exporté en Andalousie et dans le reste du Maghreb. Ils influenceront également l’architecture sicilienne.
Grace aux progrès de la technologie, l'on en a conclu que ces tesselles de mosaïques Hammadides étaient produites localement

Mais également le type de minarets emblématiques à base carrée que l’on trouve dans les pays du Maghreb

Le prototype étant celui de la Kala'a des Beni Hammad. On trouvera cette touche Hammadide dans la Koutoubia de Marrakech et la Giralda de Séville
Alger
Béjaïa
Blida
Bouira
Cherchell
Chlef
Constantine
Maghnia
Mascara
Médéa
Miliana
Nedroma
Oran
Relizane
Saïda
Sour El-Ghozlane
Tlemcen
Touggourt
Tamacine
Aïn Témouchent
Béchar
Oued Souf
El Naama
Laghouat
Khenchela
Mila ( première Mosquée d'Algérie, deuxième du Maghreb après celle Kairouan, peu être même la première )

C’est eux qui introduisirent dans l’occident musulman les muqaranas

Funfact : Le mot bougie vient de Bejaïa, la deuxième capitale Hammadide (fondée par le roi al-Nasir), qui était reconnue mondialement pour sa fabrication et son exportation de cire de bougie. La ville était un véritable joyau, le cartographe Piri Reis disait en 1495 : " Parmi toutes les villes du Maghreb, aucune n'offrirait un spectacle comparable à celle-ci " en parlant des palais Hammadides. al-Abdari lui décrivait au 13e siècle la grande mosquée Hammadide ainsi : " supérieure en magnificence à tous les temples connus ". Malheureusement la ville fut en partie détruite par les espagnols au 16e siècle.

Ville de science, c’est également de Bejaïa que les chiffres arabes furent introduits en Europe en remplaçant les chiffres romains via l’intermédiaire du mathématicien italien Fibonacci de Pise qui a étudié dans la ville

 

Sans oublier le délicieux Makrout / Makroud Hammadide


Mais encore avant

 

Leurs prédécesseurs, les Rostémides ( nous aborderons les Fatimides dans la section (Palmarès militaire) )

Fun-fact culinaire, des fragments de couscoussiers ont été retrouvés à Tiaret en Algérie datés du 9e siècle ( les plus vieux du moyen age ), c'est à dire de l'époque Rostémide ( entre 800 et 900 ap. jc ), dont Tiaret était justement la capitale. Sachant que c'est à Ouargla, autre pole Rostémide que nous avons eu la plus vielle mention du Couscous de l'Histoire

Le couscous est le plat national de l'Algérie

Les Rostémides y sont pour beaucoup pour l'établissement de la dynastie Omeyyade d'Andalousie, ils ont entre autre accueilli et protégé le futur Abderrahman I. les liens entre les deux dynasties ont toujours été des plus amicaux

Ils sont dans la continuité politique et religieuse (  et même dynastique ) des Ifrénides ( Banou Ifren ) de Abu Corra, roi et fondateur de Tlemcen ( royaume que les Rostémides ont hérité avec la nouvelle capitale Tiaret, tout en gardant Tlemcen ), qui a repoussé les armées arabes du Magherb

bonne transition pour...

Mais encore avant !

 

Leurs prédécesseurs, les Banou Ifren
,
Abdelkader ( 1830 ) dernier monarque algérien musulman descendant du premier monarque algérien musulman, Abou Corra ( 765 )

 

Pour être plus précis, ils descend par les Hachems des Toudjines, berbères Zénètes qui habitaient l’ouest algérois au 13ème siècle jusqu’à ce que le sultan Zianide algérien les déporta à l’ouest pour gouverner en son nom Mascara, ville fondée à cette occasion. Mascara est le lieu de naissance de l'Emir Abdelkader. les Hachems étaient une tribu auxilière du roi ou dey de l'Algérie, et bien avant, des rois algériens Zianides du moyen age comme nous venons de le dire

Certaines possessions ayant appartenu à l’Émir Abdelkader, dont son sceptre de commandement

NB : On entend souvent que l’islamisation du Maghreb a commencé avec la conquête Omeyade, mais en réalité l’Islam fut introduit en Algérie bien avant l’arrivée de Oqba Ibn naf’a. On le doit à un Amazigh (berbère) d’Algérie; Solat Ait Ouzmer des Maghraoua. Il vécut en l’an 1 de l’Hégire Lorsque les conquêtes islamiques ont commencé à s’approcher du Maghreb sous Omar Ibn ‘As. Il était roi des Maghraouas. il se convertit à l’islam et se rendit à Médine pour être accueilli par le Khalife ‘Othman Ibn ‘Afan, cela a eu pour conséquence de créer des liens d’amitié entre les Maghraouas et les Omeyades. Les Maghraous étaient l’une des plus grandes confédération berbère Zénète d’Algérie. Lorsque il revint parmi les siens il les convint de se convertir à l’islam dans la nécessité de pouvoir repousser les byzantins en Ifrikya. Il y arriva c’est ainsi que la grande partie du Maghreb central (l’Algérie) devint musulmane sans qu’il n y ait eu aucune bataille.

 

Mais encore avant !!

 

Leurs prédécesseurs, les Rois des Maures et des Romains, royaumes d'Algérie issus de l'émiettement de la Numidie et de l'affaiblissement du pouvoir romain
( Avant tout, note sur le terme approximatif " Maure " : ce terme est d’origine grec et signifie noir de peau. Dans un premier temps il désigne un royaume de l'antiquité, la Maurétanie, qui correspond initialement approximativement à l’actuel territoire du maroc. Par la suite, les romains étendent le terme maure à tous les indigènes d'Afrique du nord, comme l'a été auparavant le terme de " Libyen ". Même chose du moyen age jusqu'à la période coloniale, maure désigne les musulmans nord africains. Il faut savoir que les nord africains n'ont jamais utilisé ce terme pour se désigner )
Koceila reste le plus populaire, pour avoir mené la résistance lors de l'arrivée des Omeyyades en Afrique du nord
Koceila gouvernait de Tlemcen aux Aurès ( voir de l’est marocain à la Tunisie )
 
 
L’on a déjà essayé d’associer les awerba avec les Ourbikai de Ptolémée, mais l’auteur lui même reconnait que cette hypothèse est farfelue, pire, les éléments sur lesquelles sont basés son hypothèse sont caduques, comme le faitque le nom de Koceila ne serait pas berbère mais romain et son vrai nom serait Caecilius, chose qui a été debunk
Et surtout, ce que cite Ptolémée ne sont que des locutions latines qui signifient " bergers "
On associera toutefois des peuplades qui se rapprochent plus de la réalité historique

Ce qui est sur c’est qu’ils sont originaires de l’est algérien comme leurs cousins Sanhadja

D’ailleurs, au moyen âge, ces mêmes awerbas ( résidus de l’armée de Koceila qui a vers l’ouest ), qui vont reconnaitre Idris se disaient être descendant des awerbas de l’Aurès

Koceila est bien roi de l'Aurès. Surtout que le récit de la compagne de Oqba Ibn Nafi' ( principal gouverneur omeyyade ayant mené des expéditions en Afrique du nord au 7e siècle et adversaire de Koceila ) de la Byzacène jusqu'à l'Atlantique n'est vraisemblablement qu'un mythe. Les récits sont tardifs, et sur 5000km aucune résistance n'est relatée en plus des incohérences. La confusion vient certainement de la mauvaise retranscription des manuscrits de la ville de Tobna, qui s'écrit à 2 points près exactement pareil que la ville de Tanger

On ne s'attardera pas sur ses prédécesseurs comme Iaudas, Garmul ou encore Masuna ou bien sa successeuse Dihya qui s'est retrouvée à la tête de tout le Maghreb.


Mais encore Avant !!!

 

Leurs prédécesseurs, les Numides

Les Numides ( Massyles / Mazices / Maxyes / Mazighs ) sont les plus anciens habitants d’Afrique du nord, ils sont les ancêtres de tous les Amazighs ( berbères )

Ils sont originaires de la région des Aurès
 
le Roi Hiempsal II, a sorti une étrange ( pas si étrange en réalité ) génalogie Numide herculéenne qui remonte aux phénicens. Ce roi était très hellenisé et l'on conclut facilement que cela a été inventé par les grecs
 
Les Numides ( Massyles et Massaesyles donc ) descendent des Capsiens, ancêtres des berbères

On associe souvent les Capsiens à la Tunisie car le premier reste qui a été trouvé, l'a été dans le ville tunisienne de Gafsa ( Capsa ) et les scientifiques lui ont donné le nom éponyme de Capsien. Mais les plus anciens Capsiens ainsi que son origine se trouvent bien Algérie. Aussi, l'on a souvent pensé que les Capsiens étaient originaires du proche orient, dues aux similitudes avec les Natoufiens. Cela-dit, c'est de moins en moins crédible, car en plus de l'absence de preuves, il y a bien plus de différences que de ressemblances entre les deux. Et comme nous venons de le dire, l'on a mis en évidence des Capsiens en Algérie bien plus vieux que ceux de Tunisie ou de Libye, rendant ainsi l'hypothèse d'une migration est -> ouest caduque.

Les Capsiens sont donc aussi les ancêtres des Garamantes, des Gétules et des maures

Ces Capsiens ont été le socle du peuplement et de la culture berbère. Il y a plus 5000 ans ils migrent depuis l'Algérie dans tout le Maghreb, et nous pouvons apercevoir des représentations dans le Sahara et plus précisément le site d'Ihéren qui atteste de leur arrivée dans le sud

Ils sont à l'image des futurs "Libyens" ( Nb : la Lybie antique = toute l'Afrique du nord excpété l'Egypte ) tels qu'on peut les voir plus tard sur les bas reliefs égyptiens. Blancs de peau, tatoués sur tout le corps, cheveux longs, barbe pointue, arborant de longues robes aux motifs mosaïques, et sans oublier les plumes d'autruche sur la tête si caractéristiques.

Et en parlant de l’Égypte, on ne peut pas ne pas évoquer le fameux Sheshonq ( Chichnaq en berbère et Shishak en hébreux ), le Libyen qui a pris le trône d’Égypte en -945 en fondant la 22e dynastie. Il est également cité dans la bible car il a conquis la Judée et pillé les trésors du temple.

Sheshonq appartenait à la confédération berbère "Mshwsh" établie en cyrénaïque. ce nom n'est que la déformation de Mesous ( fade en berbère ), qui est le nom d'un fleuve et d'une tribu berbère qui se trouve au même emplacement. Ils sont liés aux Beni Mesous dans l'Algérois. On sait que les Mshwsh attaquaient l’Égypte depuis l'est, ainsi les ancetres du pharaon seraient venus donc du nord-centre de l'Algérie, sachant que d'après l'arbre généalogique de Pasenhor, le plus vieil ancêtre de Sheshonq était un général au nom de Bouyouwawa, qui évoque les Gwawa, LA plus grande confédération tribale de Kabylie. Chose à laquelle il faut ajouter qu'il existe un conte kabyle " Tamacahuṭ n' Ucacnaq d' Mira " transmis de générations en générations qui comme le titre l'indique, a pour personnage principal un certain Cacnaq ( Chechnaq ).

Il faut savoir que des nécropoles et des dolmens ont été découverts à Beni Mesous à Alger, datés de l'age de bronze. Nous y a avons trouvé entre autre les plus vielles flibules berbères


( Les Capsiens ont suppléé l'Ibéromaurusien, également appelé homme de Mechta el Arbi et/ou Mechta Afalou ( du nom des sites algériens ) ( l'Ibéromaurusien originaire d'Algérie de -25000, plus ancienne trace à Tamar Hat sur Akbou/Kabylie en Algérie à -10000 ). Les Capsiens ont suppléé l'homme de Cro-Magnon maghrébin du Paléolithique supérieur ( l'Ibéromaurusien ) ainsi que les fermiers anatoliens installés au Maghreb

Les Capsiens sont ancestraux des berbères )

Les Amazighs sont cités par Hérodote au 5ème siècle avant J.c

Les dynasties Algériennes qui suivirent ont toutes pour ascendance ces Mazighs / Numides, qu'elles soient Sanhadjas / Branès ou Zénètes / Botrs ( Madghis / Medracen ). La souche originale se trouve toujours en Numidie en Algérie dans les Aurès
Sanhadjas / Branès Comme nous l’avons vu plus haut, ils se nommaient fils de Mazic ( il ne faut pas perdre le fil )
et Botrs ( Madghis / Medracen ) / Zénètes ( de leur vrai nom Djanata Djanaten / Chanaten. De leur ancêtre Djana / Chana ( Diana / Zana antique en Algérie )
( La reine Tin Hinan, qui est Tiski la boiteuse, mère des Touarègues et de Sanhadj ( père des Sanhadjas ), descend également de Madghis. L'on a voulu faire d'elle une musulmane, c'est pourquoi on lui inventa une origine chérifienne du Tafilalet. Ce qui est bien évidemment faux. D'ailleurs, son tombeau, retrouvé dans le Sahara algérien, est similaire aux tombeaux Numides. Elle est la mère des Haouaras, une tribu originaire des Aurès en Algérie et qui sont les ancêtres des Touargues Ahaggar )
Même Abdelhamid Ibn Beddis chef de l’association des oulémas, la branche de la résistance culturelle et cultuelle algérienne pendant l’occupation disait texto « Personne ne peut nier que la Nation Algérienne eut été depuis les temps les plus reculés Amazigh. Toutes les nations qui ont été en contact avec elle n’ont jamais réussi à lui faire renier ses origines ni à la sortir de son Amazighité »

 

Le président Bouteflika  » … l’Amazighité coule dans nos veines… nous sommes ethniquement Amazighs… «

  

Le président Tebboune

 

Les Numides formaient un véritable état et l’un des plus prestigieux et craint du monde antique

La capitale historique de la Numidie était Cirta, l'actuelle Constantine en Algérie



La ville Numide de Madaure ( M'daourouch ) fondée par le roi Syphax au 3e siècle Av.J, a été une cité universitaire, faisant d'elle, l'une des plus vielles université au monde. Elle a vu passer le philosophe Apulée, berbère et natif de Madaure. Il rédigea L'Âne d'or, considéré comme le tout premier roman moderne de l'histoire. Autre personnage culte, Saint Augustin, l'un des pères de l’Église catholique.
Le roi Massinissa ( + de 54 ans de règne ) avait un amour incommensurable pour sa patrie et les siens, « l’Afrique aux africains » qu’il disait. Nous comprenons ainsi que la soif de liberté des algériens ainsi que leur anti-impérialisme ne datent pas d’hier. Cette citation sera même reprise dans une de elmoujahid, journal officiel du FLN pendant la guerre de libération
D’ailleurs il est à l’origine d’un très célèbre proverbe algérien, « el-khobz (ou el-kesra) wa l’ma wa e-rrass feu e-ssma » à traduire par « Du pain (ou de la galette), de l’eau et la tête dans le ciel »
C’est également dans son mausolée en Algérie que furent retrouvés les plus vieux couscoussiers. La Numidie était et ce encore à la veille de l’occupation française un grenier à blé
Le couscous est le plat national de l'Algérie
Le Tajine également date de cette période. L'on a retrouvé des Tajines Numides dans le mur d’Antonin ( construit par le gouverneur romain d'origine Numide Quintus Lollius Urbicus. En 140, une légion venue de Lambèse en Numidie participe à la conquête romaine de l’Écosse. Ces soldats sont les premiers africains à peupler l’Écosse. Par la suite, une cohorte basée en Écosse, va intervenir en Maurétanie césarienne ( ancienne Numidie ), et en revenant, vont également apporté des Tajines d'Algérie ) et dans des sites archéologiques Numides dans l'ouest de la Tunisie initialement faisant partie de la Numidie
Nous devons aux Numides le Burnous, le fameux manteau des berbères, vêtement typique de la population algérienne, très connu en Kabylie notamment
Mais également Le haïk, l’iconique voile des colombes algéroises

 

Le cheval barbe que les algériens montent est une race endémique, il descend directement du cheval Numide

 

Les Numides furent parmi les meilleurs cavaliers de l’histoire, en plus du cheval, leur discipline aussi a été héritée, il s'agit de la Fantasia algérienne ( appelée également jeu des chevaux ou jeu du baroud (de la poudre) , la Tbourida )

Pour rappel, si Hannibal a réussi à sortir triomphant des romains, ce n'est que grâce à la cavalerie Numide


Le cheval Barbe Numide était bien sur frappé sur les monnaies des rois Numides

Le célèbre lion de Barbarie, le plus beau de tous les lions, porte leur nom, le Lion de Numide. On dit que le roi Jugurtha était un excellent chasseur de lions. L'espèce était encore présente au 19e siècle mais elle fut décimée par la colonisation française. Le lion de Numidie était frappé sur les monnaies des rois Numides
L'appellation lion de l'Atlas est très très récente. Le nom d'Atlas vient du personnage de la mythologie grecque, qui dans l'histoire est roi de l'océan et qui finit par être transformé en montagne. Par la suite, à leur tour, les auteurs gréco-romains ont à chaque fois essayé d'attribuer Atlas à chaque grand massif montagneux qu'ils découvraient. C'est ainsi, que dans l'histoire, plusieurs Atlas ont vu le jour, y compris dans les Alpes. Le tout premier à avoir parlé de l'Atlas en tant que montagne est le géographe et historien grec Hérodote, et si l'on se réfère à ses dires, il s'agirait du massif montagneux dans le Sahara central, en l’occurrence le Hoggar en Algérie où vivaient les Atlantes ( à ne pas confondre avec les Atlantes de Platon, postérieurs ). L'histoire aura retenu ce nom pour la chaine de montagne qui passe par le Maroc, l'Algérie et la Tunisie. Note importante, les indigènes ne l'ont jamais appelée Atlas.
Nous connaissons aujourd'hui l'expression "lions de l'Atlas" qui désigne l'équipe de football du Maroc. Cela-dit, les premiers individus à être surnommés les " Lions de l'Atlas " sont les Algériens, par le militant algérien Amar Ouzegane, en 1962
C'est dans ce même Sahara central algérien que nous avons les plus vielles poteries en céramique du Maghreb de la période Néolithique, vielles de 10 000 ans. La céramique apparait en Afrique dans le Sahara central vers le 10e millénaire, faisant ainsi des céramiques d'Algérie les plus vielles du Maghreb. Cela dit, la manipulation de l'argile est attestée antérieurement en Kabylie dans les sites ibéromaurusiens de Afalou et Tamar Hat
A noter que le site de Tamar Hat en Algérie est le site ibéromaurusien le plus vieux qui existe actuellement
Les Numides avaient leurs propres Divinités mais aussi d'autres, communes aux autres civilisations. Voici une monnaie Numide frappée par Juba I, représenté en Zeus Hammon
Amon est un dieu Bélier berbère, repris par les égyptiens à Siwa ( oasis berbère ), Il est affilié à Zeus pour les grecs, Jupiter pour les romains
Des représentions du dieu bélier ont été trouvées sur des gravures rupestres en Algérie. Le tout premier roi Numide connu, Hiarbas, était le fils d'Amon
Beaucoup de dieux gréco-romains sont d'origine berbère. Il y a Athéna ( Minerve pour les romains ) d'origine berbère qui est Tinit ( Neith pour les égyptiens, Tanit pour les carthaginois ), Poséidon ( Neptune pour les romains ), également d'origine berbère, assimilé à Anzar ou encore peu être Agurzil fils d'Amon, assimilé à Arès ( Mars pour les romains )

Etc, etc

Leur langue maternelle état bien évidemment le berbère ( Tamazight ) et ils utilisaient autant l'alphabet punique que l'alphabet dit Libyque / Numidique. Les plus anciennes traces de cet alphabet se trouvent dans le sud algérien, et d'ailleurs il sera toujours utilisé par les touarègues sous le nom de de Tifinagh.
Au 11e siècle l'Algérien Ibn tunart rédige des dictionnaires arabe-berbère et disait : "... dans la langue arabe et sa signification dans notre langue qu'est le berbère " . Abu Zakariya l'Ifrénide, contemporain du dernier lui donnait le nom de "Tamazight"

La dynastie Numide s'éteint avec le dernier roi, Ptolémée de Maurétanie, héritier à la fois Numide par son père Juba II, et héritier du trône d'Egypte par sa mère Cléopâtre Séléné II. Il est assassiné par l'empereur romain Caligula après que ce dernier l'ait invité à Rome. Certains supposent la jalousie comme raison du meurtre
Il aurait probablement été inhumé dans le mausolée commun de la famille royale, le mausolée royale de Maurétanie ou encore le tombeau de la chrétienne. Cette dernière appellation est une mauvaise traduction des autorités françaises. En effet, le nom par lequel les populations locales l'appelaient est " Qbor el Roumia" soit le tombeau de la " romaine ". A savoir que le terme roumi en arabe signifie tout aussi bien romain, chrétien mais surtout byzantin, c'est à dire grec. Or, la femme du roi Juba II était grecque, fille de l'iconique Cléopâtre. Elle du être la première à être inhumée dans ce tombeau, sachant qu'elle meurt en premier, avant le roi Juba II. Ce mausolée n'est cité qu'une seule fois dans l'antiquité, par Mela, qui l'attribue à la famille royale de Juba II. Il a été bâti en mémoires des premiers Numides, étant donné que le mausolée est une copie de celui de Medracen, situé un peu plus vers l'est

Les algériens sont les authentiques numides

Ci-dessous, la constitution algérienne ainsi que Lamamra, ministre des affaires étrangères qui visite la prison du roi Numide Jugurtha à Rome
Un manuscrit de 1833, « le pays de l’Algérie , l’ancêtre de ce peuple sont les numides »
On peut conclure cette partie en ajoutant le fait que l'Algérie pourrait être le berceau de l'humanité. Des traces d'Homo Habilis ( qui est le tout premier Homo ), vielles de plus de 2 millions d'années ont été mis en évidence à Ain Boucherit en Algérie , ainsi que des traces d'Homo Erectus primitif ( aussi affilié à Homo Ergaster ) à Tighennif en Algérie datées de 700 000 à 1 million d'années, ancêtres de l'Homo Sapiens ( Homo Sapiens dont les plus anciennes traces mitochondriales se trouvent au Cameroun datées de plus de 300 000 ans. L'étude du génome humain fait remonter l'origine de l'Homo Sapiens à 350 000 ans en Afrique du Sud ) et donc ancetres aussi des Atériens d’Algérie ( dont les plus anciennes traces sont dans le Sahara avec des spécimens au Niger datées de 150 000 ans )

Tous les Rois de l'Algérie durant l'histoire : 

 

 

L’Algérie avant 1830


Passons cette introduction et venons-en au cœur du sujet. La France a foulé le sol de l’Afrique du nord en 1830.

Nous allons donc voir qu’y avait-il avant 1830 à cet endroit

Il y avait une entité/état/pays/royaume. Intéressons-nous à ses caractéristiques :


Nom du pays :


Djaza’ir ( الجزاير )

Ibn Khaldoun parlait déjà de bilad el djaza’ir en 13 cent

Dans d'autres langues : Algérie, Argel, Algieri, Algeria…

le mot « Algérie » sur un manuscrit des années 1400

 

Forme de gouvernance du royaume :

Monarchie élective, Le roi est le dey ou sultan

Ci-dessous la pierre tombale de la princesse algérienne Rouqaya, fille du Dey d’Algérie Hadj Ahmed ( 17e siècle ), il est inscrit : « Ici repose, Rouqaya, fille du dey Hadj Ahmed Ben Abdelatif, qu’Allah l’accueille dans sa miséricorde, année 1128 de l’hégire ». Et une lithographie d'une princesse algérienne
Le Coran du Dey, volé par la France, ainsi que d'autres possessions
Ou encore ici l'épée du dernier roi de Grenade, le celèbre Boabdil, remise par l'espagne au Dey, aujourd'hui détenue par la France. Boabdil se serait exilé à Tlemcen en Algérie où il y serait mort, son épitaphe aurait été retrouvée prés des tombes des rois algériens de la dynastie Zianide
Le Dey est élu par le diwan d’Alger ( assemblé de l’état constituée des officiers de l’armée, de la marine, des notables du pays, des chefs des grandes confédérations tribales composant le makhzen… ) parmi les membres de l’armée, peu importe son grade et son origine
C’est pour ça qu’il y a eu des rois de différentes origines, italiennes, sardes, hollandaises, autochtones
Ils sont bien algérianisés, ils considéraient l'Algérie comme leur patrie, parlaient l'arabe ( ici une lettre envoyée au roi de Naples de Mohamed Ben Othmane, qui a connu le plus long et prospère règne, ou encore celle-ci du dey Sidi Hassan ). Ils s'habillaient du burnous Numide, avaient sur leurs tables de réception le Makrout Hammadide et ils firent du mausolée de Sidi Abderrahmane ( rite Malikite ), le saint patron de la ville d'Alger, leur nécropole. Et fait insolite, les autorités algériennes utilisaient dans leurs communications, pour ne pas etre compris en cas d'interception, le viel alphabet berbère des Numides
En 1748, Sous Mohamed IV, a été rédigée la première constitution algérienne. Elle fixe l'organisation de l'état, spécifie la manière d'appliquer la loi, les peines encourues en cas de manquements à la loi, les droits et devoirs de chacun, protège les droits des citoyens et rappelle les fondamentaux du pays comme la religion,  la monnaie, la capitale...
Cela fait de la première constitution algérienne la 2ème plus ancienne du monde, plus vielle que les constituions française et américaine
 

 
Le régime est une république

Capitale du royaume :

Alger, ancienne Ikosium phénicienne/romaine et Argal berbère bien avant, elle fut fondée par le roi algérien Bologhine au Xe siècle. Elle avait avec Venise, le niveau de vie le plus élevé de la méditerranée. Pour ce qui est des autres religions, il y avait une grande tolérance, notamment pour le christianisme ainsi que le judaïsme. Et en parlant de la communauté juive, après qu'ils aient été pérsécutés par les chrétiens en Espagne, c'est en Afrique du nord qu'ils trouvèrent refuge et plus particulièrement en Algérie, à Alger où ils étaient les mieux considérés.

,
Clefs de la ville d’Alger exposées et détenues par la France
Tout a été détruit par la France ( pour en savoir plus sur tout ce que la France a pillé et démoli à Alger; se rendre à la dernière section : /La France, civilisatrice ou génocidaire ? )
,
,
,
,
,
,
,
C’est ici que résident les rois, dans le palais de la Djenina
Détruit par la France
 
et dans la citadelle de la Casbah

saccagée et laissée à l’abandon par la France

  

Alger avait déjà été momentanément la capitale sous les rois algériens de la dynastie Zianide au moyen âge

La dynastie Zianide/Abd-El-Oued peut être considérée comme la naissance de l’Algérie moderne telle qu’on la connait aujourd’hui
Leurs cousins, les Banu Marin ou Mérinides, également berbères Zenètes d'Algérie (Aurès toujours) avaient au même moment conquis l'actuel maroc

 

Langue officielle du royaume :

Arabe

Le peuple parlait arabe et berbère et un peu français

Gentilé :

Algériens

Tous les habitants du royaume sont des algériens, comme l’indique Hamdane Khoja, l’un des derniers dignitaires du gouvernement et proche de Hussein dey

( Le colonel Amirouche, dit le terrible, chef de la wilaya 3 (Kabylie) pendant la guerre d'Algérie, a tenu des propos similaires : " il n'y a ni chaoui, ni kabyle, ni arabe, ni saharien, nous devons dire L’ALGÉRIEN tout court." )
,
,
,
Vêtements citadins algériens de l’époque :

NB: Au 16è siècle, va se développer en Algérie le caftan féminin, issue directement d'un allongement de la Ghlila, une veste algérienne. Ce caftan algérien sera entre autre introduit plus tard au maroc.


La plus vielle mention du caftan en Afrique du nord date du 16e siècle avec Haedo qui décrit l'habit des algériens et des algériennes. Haedo mentionne des caftans algériens à manches courtes mais aussi à manches longues. Des caftans courts, mais aussi longs. Il ajoute aussi que ce style vestimentaire n'a rien à voir avec celui des turcs
Note: Le Caftan algérien n'a rien à voir avec le Caftan ottoman. Le Caftan algérien mêle un savoir faire local et andalous, tirant quelques influences du levant. D'ailleurs c'était plutôt les ottomans qui s'habillaient à l'algérienne
Le costume algérien étaient si raffiné, que par exemple, les ambassadeurs de ce qui deviendra le maroc, lorsque ils partaient en Europe, s'habillaient à l'algérienne et non à la marocaine
Aussi, les juives du maroc s'habillaient comme les indigènes algériennes musulmanes et pas comme les indigènes marocaines musulmanes. Alors que les juives d'Algérie s'habillaient elles, comme les indigènes algériennes musulmanes

Mobilier algérien, outils et objets divers qui accompagnaient le quotidien des algériens ( hélas aujourd'hui disparu car la majorité a été soit dilapidée, soit vendue aux enchères ou encore exposée dans des musées à l'étranger

Musique classique algérienne, musique arabo-andalouse dont l'Algérie est l'héritière avec ses école de Tlemcen / Gharnati, affiliée à Grenade, de Constantine / Malouf, affiliée à Séville, d'Alger / Sanaa, affiliée à Cordoue



Il suffit de lire les chroniques de l'historien algérien Mohamed ibn Mohamed al-Tilimssani du XVIII siècle lors de l’entreprise de conquête d'Alger par l'Espagne en 1775 par le général O'Reilly

Il narre les péripéties du coté algérien notamment, comment tout le peuple algérien s'est organisé pour la défense du pays, comment près de 10 000 kabyles étaient de concert avec l'armée pour les préparatifs, la levée des armées par les vassaux du Dey. L’expédition espagnole fut totalement annihilée et l'auteur souligne la bravoure des algériens ainsi que la gloire d'Alger qu'on surnommait "la protégée de dieu" ou encore "l’imprenable"


Il faut être minutieux à ce sujet, certaines terminologies peuvent prêter à confusion. Par exemple le terme "turc" que l'on peut retrouver dans certaines sources. Le terme signifiait en réalité un natif musulman plutôt qu'un turc ethniquement pour différencier entre les renégats qui eux ne naissaient pas musulmans ( même si cela n’exclue pas qu'ils y aient eu quelques turcs officiers d'état ). Autre exemple, celui de "Kouloughli" qui signifie en réalité "serviteur du sultan".

Et cela se confirme par la constitution des janissaires ( l'armée régulière terrestre ), considérés comme "turcs", alors que parmi eux on trouvait également des indigènes. Sans oublier les troupes des levés des seigneurs locaux, qui constituait le plus grand nombre de soldats
Idem pour les Rais ( les officiers de la marine )

Cela est bien expliqué par la directrice de recherche au CNRS Isabelle Grangaud 

Il faut savoir que depuis le XVIe siècle les prêtres ont essayé d'entacher l'image de l'Algérie par leur propagande ,ce qui rend les recherches complexes
(l'Armée algérienne était composée en 1830 dans sa majorité de de combattants indigènes que les seigneurs de provinces ont levés
Lors de la chute d'Alger, un chef kabyle de l'armée du dey, Mohamed ben Zamoum, convoque dans le fort de Tamentfoust des chefs de la metidja et de la Kabylie pour organiser la résistance
Hussein dey, a pour obligation de quitter le territoire, il tentera de choisir des destinations sous influences anglaises mais la France refuse. Il s'installera alors à Livourne, depuis laquelle il élabore un plan secret pour libérer l'Algérie, il pris contact avec la population et envoyait notamment à Béjaia des barques remplies d'armes. Mais une de ses communications est interceptée par les français et Le dey est alors mis en résidence surveillée à Alexandrie où il y décédera

D’ailleurs au 18ème siècle, l’état Algérien accordait de la valeur à ses sujets. Pour un seul Arabe retenu en esclavage en France, le Dey Sidi Hassan donna cet ordre : »à tous les Algériens : Turcs, Maures et juifs de quitter la France et interdiction de tout commerce avec les Français »

Idem pour les personnes aux plus hautes fonctions de l'état, la justice était rendue pour tous
Il y avait également beït el-mal (la maison des revenus) , une sorte de sécurité sociale, qui s'occupait des plus démunis
A l’inverse, à l’ouest, dans ce qui deviendra plus tard le maroc, les alaouites gouvernent par la tyrannie et la terreur et n’ont de pitié pour personne
A l’appui, cette pétition de marocains captifs en France, ils disent :  » les Algériens ont fait libérer leurs gens, les Tunisiens ont fait libérer leurs gens, les Libyens ont fait libérer leurs gens et nous (les Marocains), les chrétiens nous font honte en nous disant : « Si vous présentiez un quelconque intérêt, votre sultan vous aurait fait libérer. »
Il est à noter que ce Mouley Ismail c’est 54 ans de règne, autrement dit, 54 ans d’esclavagisme .A l’image de ses prédécesseurs et successeurs, c’est avec le feu et le sang qu’il unifiait le pays, avec un mépris viscérale pour le autochtones, grâce à son armée de noirs ( lui même est fils d’une noire et sa femme principale l’était également )
D’ailleurs, les habitants de l’actuel maroc préféraient être sous la tutelle d’Alger que sous la sienne. Il a pendant son long règne mené plusieurs expéditions militaires expansionnistes vers l’ouest mais il a toujours subi de cuisantes défaites face aux algériens
Ce sont les terribles Abid el Bokhari
A sa mort, c’est eux qui ont pris le pouvoir et intronisaient qui bon leur semblait et le destituaient à leur guise, c’est eux qui gouvernaient réellement
Par exemple Abdullah ibn Ismael, ils l’ont placé au pouvoir, et lui exigeaient des biens et de l’argent jusqu’à ce que les caisses de l’état se vident. N’ayant plus rien et voulant garder son trône, le sultan leur donna la ville pour y prendre absolument tout ce qu’ils veulent. C’est ainsi que les habitants autochtones et même des personnes de haut rang comme kadis se faisaient dépouiller de leur habitation au profit de l’armée des noirs. Ils allaient devant les portes des maisons et disaient au propriétaire :  » sidi m’a donné ta maison et ta fille «
Mais malgré leur pérfidie et leurs agressions successives sur l'Algérie, les algériens n’hésitaient pas à leur prêter main forte contre les puissances chrétiennes, ils tentèrent même de faire alliance avec eux contre la France mais ces crapules, comme des toutous allaient aussitôt rapporter ces confidences à leur maitre. D'ailleurs ils signèrent même des accords avec la France contre l'Algérie

Les algériens ont fait les frais de ces brigands en 1830. En effet, à la chute d'Alger, le chaos s'installa un peu partout en Algérie, et le sultan alaouite vit ici une occasion rêvée pour renouveler ses visées expansionnistes su l'Algérie. Il envoya ses agents à Tlemcen pour que ses habitants lui demandent la protection et ne pas tomber sous le joug des français. Mais une fois cet acte "d'allégeance" fait, les tléméceniens ont vite compris qu'en réalité ils se sont jetés dans la gueule d'une hyène car l'alaouite détroussa les habitants de leurs biens. A choisir entre la peste ou le choléra, c'est à dire entre la France ou Marrakech, ils désavouèrent le sultan aussitôt.

En 1830, ce même sultan Alaouite avait refusé l'aide que lui demandait le Dey d'Alger pour faire face aux français. Pire, il permet à la France d'utiliser le port de Tanger comme base pour leurs navires, et  leur fournissait matériel et vivres depuis le maroc dans leur compagne contre l'Algérie. A la chute d'Alger, le sultan envoie ses félicitations à la France. Il considérait que c'était l'occasion de s'accaparer l'ouest algérien. En effet, alors que la France faisait couler le sang des algériens en 1830, ce dernier encourageait des révoltes dans l'ouest de l'Algérie, menées par des confréries religieuses


Et ce fut pareil pendant la résistance de l’Émir Abdelkader (1832-1847). Contrairement aux fake news relatées sur la toile, qui affirment que le sultan aurait soutenu l’Émir jusqu'à la bataille d'Isly en 1844, la réalité historique est toute autre. Tout d'abord, les armes du résistant algérien rentraient bien depuis le maroc mais c'était celles achetées par Abdelkader auprès des anglais, et les quelques "cadeaux" "offerts" par le sultan à l’Émir n'étaient jamais gratuits mais achetés, y compris les habits. De plus, le sultan était jaloux de la montée en popularité de l’Émir et aurait bien voulu faire intervenir la France directement chez lui pour stopper le flux d'armes en direction d'Abdelkader, mais il ne le fit pas de peur d’être accusé ( à raison ) de collaborer avec les chrétiens contre les musulmans. Mais, il eut une alternative, celle de suspendre toutes les exportations qui passaient par le détroit de Gibraltar, avec comme excuse de " couper ses relations avec les puissances chrétiennes ". Cela a bien évidement étouffé l'approvisionnement en armes d'Abdelkader et contribué à sa chute. Sans oublier que l'année qui suivit, en 1844, Marrakech s'est officiellement engagée avec toute son armée ( plus grande que celle alignée face aux français à Isly ) auprès de la France à traquer l’Émir pour elle, mais ça, on en reparlera dans la section /Palmarès militaire


Parlons-en justement de cette bataille d'Isly. Une fois que le démuré de sultan de Marrakech a compris que les visées coloniales françaises ne se limiteraient pas à l'Algérie et qu'ils étaient sur le point de pénétrer chez lui ("chez lui" on verra ça dans /frontières). Il a donc assemblé une armée de 30 000 hommes à laquelle il laissa le commandement à son fils. Peu de temps avant la bataille, l’Émir Abdelkader était venu s'entretenir avec le fils du sultan, il lui fit savoir, de son expérience passée à combattre les français depuis + de 10 ans qu'il connaissait depuis très bien, que cette armée n'est pas bien préparée, que ce n'était pas la bonne stratégie à adopter, que les français allaient leur rouler dessus. Il leur expliqua en détail tout ce qu'il n'allait pas (armée désorganisée, regroupée en un seul endroit, totalement à découvert, absence de campements en cas de repli...) et leur expliqua comment lui, aguerri, combattait l'ennemi. Abdelkader avait bien raison, mais vous commencez à connaitre la chanson maintenant. Malgré le fait qu'ils ne soient point ignorants des faits d'arme victorieux de l’Émir contre la France, personne ni même le fils du sultan n'a voulu prendre au sérieux les conseils et avertissements d'Abdelkader. D'ailleurs, fait intéressant, à la veille de la bataille, deux individus de la région s'étaient présentés à la tente du sultan pour le prévenir que les troupes française arriveront au matin. Le garde lui rétorqua que le sultan dort et qu'il ne comptait pas le réveiller. Il est fort probable que ces individus eurent été des espions de l’Émir Abdelkader, qui nous savons était tout proche du lieu de la bataille et qui d'autre que lui savait pister les français. De plus, ce n'est que le matin, après que le sultan ait prié que ces propres hommes l’avertirent de l'arrivée imminente des français.
Résultat : Après que 30 000 autres hommes se soient joints à l'armée du sultan, ce qui lui faisait un effectif de 60 000 hommes, contre moins de 10 000 soldats français, la bataille ( et le seule bataille qu'a livré Marrakech à la France ) n'a duré que 2 heures, de 10:00 à 12:00, une atomisation sans règles.


PS: Avant, il y avait d'autres crapules, les Saadiens, cliquer sur la partie en surbrillance pour connaitre leur véritable nature perfide. D'ailleurs, Ahmed al-Mansour Ad-Dhahbi, le plus célèbre d'entre eux, apparemment lui aussi noir, voyait en la population locale des personnes débauchées inaptes à guerroyer, ce qu'il l'amena à soumettre une fatwa à Al-Azhar en Egypte pour qu'il puisse recruter des noirs dans son armée Vraie nature des Saadiens

Frontières :

L’Algérie étendait sa domination dans tout le Sahara algérien, au delà du Zab, du Tegourarin, de Touggourt, de Ain Sefra, de Figuig, de Tindouf et du Hoggar ( pays des Touarègues ). Les seigneurs locaux de ces contrées étaient des vassaux d'Alger
Sans oublier bien sur le Touat, 100% algérien
Le Boudjou ancienne unité monétaire frappée dans le royaume d’Alger était encore en circulation dans le Gourara-Touat-Tidikelt

le Touat relevait auparavant de la dynastie algérienne des Zianides ( 13e - 16e siècle ) dont la capitale était Tlemcen. Puis d’Alger, logiquement avec l’annexion des Zianides ( depuis 1517, du temps d'Arudj )
C’est pour cette raison que lorsque les pilleurs qui venaient du maroc, se mettent à agresser et à ravager le Touat, c’est vers Alger que se tournent les Touatiens pour demander de l’aide
Ces mêmes pilleurs ont tenté pendant plusieurs siècles, de soumettre cette région qu’est le Touat et de s’en emparer. Mais jamais ils n’y parvinrent, ils furent à chaque fois repoussés
C’est pour ça qu’il est possible de trouver certains faisant dépendre le Touat de Marrakech alors qu’il a toujours été algérien
Tout cela est relaté dans l’ouvrage du Cheikh Mohammed Bey sur le Touat, d’après plusieurs savants et manuscrits se trouvant dans les bibliothèques même du Touat
Et note importante, après la chute d'Alger, les touatiens ont à maintes reprises fait appel au sultan alaouite pour les protéger lorsque les français s’approchaient au fur et à mesure d'eux. Ce dernier ne leur avait rien envoyé du tout, preuve par A + B que ces terres n'étaient pas siennes et ne l'ont jamais été.
Ce n'est qu'en 1896, lors d'une n-ième demande, qu'il envoya, écoutez bien : "8" cavaliers pour "défendre" les touatiens de l'armée française (pour rappel, il a aligné quelques années auparavant + de 30 000 soldats face à l’Émir Abdelkader). La suite est connue, les touatiens, hommes, femmes et enfants ont été massacrés par les français.
 

 Empire songhai ( 15e siècle ) 

 

 

La frontière avec ce qui deviendra plus tard le Maroc est la Moulouya, ( la partie est de la Moulouya sera donnée au sultan de Marrakech par la France lors du traité de Lalla Maghnia en 1845, leur cédant au passage des villes comme Oujda et Figuig qui avaient toujours été algériennes )
Ainsi, Oujda a dès le début été algérienne, car ses habitants étaient sujets du roi algérien Zianide ( dont on rappelle que la capitale était Tlemcen, et parfois Alger ). Et lorsque Tlemcen fut annexée par Arudj en 1517, les frontières le furent aussi. Mais Oujda à sa fin a également été algérienne. Car en 1844, c'est à dire un an avant la traité de Lalla Maghnia entre Marrakech et la France dans lequel les frontières du nord furent délimités, en donnant la rive droite de la Moulouya algérienne à Marrakech, toutes cette région de l'actuel maroc oriental prêtait allégeance à l’Émir Abdelkader l'algérien c'est à dire qu'elle dépendait de l'Algérie


La Moulouya, frontière ouest du royaume de tout temps
 
 
C'est ainsi que Oujda ( ville fondée par Ziri Ibn Attia de la dynsatie algérienne des Maghraouas ) devint la porte d'entrée ( pour ne pas dire pillage ) du patrimoine culturel Algérien au maroc

Le Traité de Lalla Maghnia donne de facto une partie du territoire algérien au maroc
Traité de Lalla Maghnia
 
Bien sur l'Algérie n'a jamais été expansionniste, lors de ses incalculables victoires sur Tunis ou sur les Alaouites, jamais elle ne songea à s’accaparer leurs territoires

 

 

Drapeau :

Armoiries du Royaume d'Alger
Il y a également le drapeau du Dey
Comme celui des rois algériens de la dynastie des Zianides au moyen âge

 

Souveraineté :

L’Algérie est officiellement indépendante de Constantinople depuis 1659-1671

elle est officieusement indépendante en 1567
Après que le roi Kheirdine eu succédé à Arudj qui lui même avait succédé à Salim toumi, élu roi par les notables d'Alger
, il se rendit compte que les espagnols ne comptaient pas cesser leurs raids sur l’Algérie, c’est pour cela qu’en 1519 il met le pays sous la protection de Constantinople à la demande d’une confédération de notables algérois, jusqu’à donc 1567
Car il faut remettre tout ça dans son contexte, la chute du dernier royaume musulman d’Andalousie et l’hégémonie espagnole ainsi que portugaise fut un véritable électrochoc pour le monde musulman et plus spécifiquement le maghreb. En Algérie, la glorieuse dynastie régnante des Zianides/Abd el Ouadites a vu son pouvoir s’éteindre à petit feu jusqu’à s’être rétracté à sa capitale Tlemcen, et les autres région d’Algérie se trouvèrent à la tête des seigneurs locaux

 ( D'ailleurs, Kheirdine lui même affirme dans ses mémoires que la dynastie Zianide gouvernait toute l'Algérie depuis plusieurs centaines d'années )



C’est là que les espagnols vont se partager l’Algérie comme un gâteau, sachant que ces mêmes chefs de provinces n’hésiteront pas à se soumettre à l’Espagne pour garder leur trône

Ahmed Ibn el Kadi, roi de Coucou en Kabylie, l’un des seuls non soumis, va faire appel aux frères Barberousse (suivi peu après par Selim eToummi d’Alger puis par les habitants de Tlemcen), des marins d'origines gréco-andalouses, qui avaient fuit l'empire ottoman pour la Tunisie et qui sillonnaient les mers en rapatriant les réfugiés andalous qui avaient été chassés. Il fit appel à eux pour l’aider à reprendre les terres conquises par les espagnols, en l’occurrence ici c’était dans un premier temps pour les repousser de Jijel. Au nombre de 4, ils voueront leur vie toute entière à la défense de l’islam et au combat, 3 mourront l’épée à la main, Isaak, Ilyes, et quant à Arudj, il combattra à un seul bras après que les espagnols lui en ont coupé un en 1512 en essayant de reprendre Bejaïa, il tombera au champ de bataille dans l’ouest algérien en 1518, encerclé par l’ennemi
Et encore, même cette courte période de régence où Alger devait théoriquement être vassale ne l'était pas vraiment. Les Barberousses eux même se référaient pour les décisions à prendre à l'élite locale algéroise.


Ps : fact-checking de 2-3 trucs qu'on peut trouver circuler sur le net 

1. Certains accusent Arouj de tyran, qu'il ne voulait que prendre le pouvoir à Alger, car il a exécuté le chef de la ville d'Alger un arabe nommé Salem Ettoumi ( celui même qui avait fait appel à lui ). En réalité, Arouj a l'a tué car Salem complotait en secret avec les espagnols pour se débarrasser de Arouj, un document conservé dans les archives espagnoles l'atteste.

Il faut savoir que Salem a été souverain d'Alger de 1510 à 1516 et durant cette période il ne tenta jamais rien contre les espagnols qui étaient présents sur le penon d'Alger, au contraire, si les algérois ne l'avaient pas convaincu de faire appel à Arouj, Alger aurait été espagnole et aurait subi le même sort que Béjaia.

Et puis, de toute façon, des rapports de militaires espagnols de cette période confirment bien que les habitants et Arouj étaient soudés comme les doigts de la main

2. Dans le même sujet, ils l'accusent d'avoir tué Salem pour pouvoir prendre sa femme comme épouse et profiter d'elle, la princesse Zaphira, qui n'ayant pas voulu par la suite se donner à Arouj se serait donnée la mort. Or, toute cette histoire est une pure invention de A à Z.
3. Ici il s'agit, plutôt d'un quiproquo. Nous avons parlé de Ahmed ibn Elkadi, le roi de Koukou, celui même qui a fait appel aux 2 frères barberousse, nous avons dit qu'il les aida dans le combat contre les espagnols et son aide fut même décisive. On peut trouver un peu partout et même sur wikipédia que ce kabyle se serait retourné contre Kheyreddine en 1520, qu'il aurait pris Alger jusqu'à 1527 avant d’être tué. Or encore une fois, tout cela est faux, l'individu dont on parle ici n'est que le fils de Ahmed ibn Elkadi qui porte le même nom. Après la mort de son père qui a toujours été loyal à Kheyeddine, le sultan Hafside de Tunis lui retourna le cerveau pour le retourner contre Kheyeddine ( pour rappel, le sultan de Tunis ne leva pas le petit doit lorsque Béjaia, ville qu'il lui été dépendante, fut prise par les espagnols. Pire, il faisait payer les frères Barberousse le séjour à Djerba ). D'ailleurs, lorsque Kheyreddine fut battu, il se retira à Jijel et ne comptait pas prendre d'assaut Alger, jusqu'à ce que encore une fois les algérois eux mêmes firent appel à lui contre Ahmed ibn Elkadi Junior qui lui aussi ne fit rien contre les espagnols et refusa même d’accueillir les réfugiés andalous. il sera tué au second plan alors qu'il tentait de fuir. Par la suite, Kheyreddine n'exerça pas représailles sur sa famille et les liens d'amitié qui existaient entre eux redevinrent comme avant.
Parenthèse fermée.
Et pour bien démontrer que que l’Algérie et l’empire ottoman étaient bels bien deux états distincts( on reviendra plus tard sur ce point), revenons sur ce fait d’histoire

Dans les années 1600, après que les algériens aient rasés Naples, les vénitiens se sont armés pour faire face à la flotte algérienne. Au même moment passait un navire ottoman pour attaquer Florence et Malte. Les ottomans avaient appris la présence des algériens et que les vénitiens s’apprêtaient à les attaquer. Mais les ottomans avaient un accord de paix avec Venice et se sont contenté donc de juste regarder et n’ont pas intervenu.
Les vénitiens avaient un consul dans l’empire ottoman, et un jour ce dernier devait se rendre à Istanbul. Mais il fut capturé en mer par les algériens aux environs des cotes grecques, et l’emmenèrent à Alger et le dépouillèrent. Le consul vénitien fait comprendre aux algériens qu’il compte en informer le sultan ottoman et que cette histoire risquerait de mal finir pour eux, mais les algériens se sont moqués de lui et de ses paroles. Peu après le sultan appris la nouvelle… et là si l’Algérie était une province ottomane, le sultan aurait puni les algériens, ordonné de le rendre… mais non, il les supplia de le lui rendre !
Pour s’y prendre il envoya à Alger un militaire/émissaire turc pour négocier la libération du consul vénitien et ses biens qui avaient été pris. Il fut bien reçu par l’assemblé, il put lire la lettre du sultan et le roi d’Alger avait jugé qu’il serait juste de le lui rendre, mais l’assemblé ne l’entendait pas de cette oreille. Ils reprochèrent au sultan ottoman de s’allier avec une nation chrétienne qui elle même est en guerre avec l’Algérie, nation musulmane. L’émissaire turc le pris mal et c’est là que les algériens le traitèrent de chien, qu’il était un ennemi de leur loi et le menacèrent de le tuer, ils le chassèrent du palais, et lorsque ce dernier fuyait pieds nus, ils l’obligèrent à porter des souliers car il ne méritait même pas de marcher sur la terre algérienne et ils le trainèrent jusqu’au port.
Et lorsque le sultan ottoman fut mis au courant de cette hagra, il ne put rien faire.

Et il arrivait même que L’Algérie attaquait directement des navires ottomans

 

 Armée :

L’armée ne dépend que du dey, la marine et l’armée de terre
La garde républicaine algérienne est l'héritière directe de la garde de l’Émir de l'Algérie. " la garde royale marocaine " n'en est qu'une vulgaire copie

 

Économie :

Les algériens commercent avec tous les pays du monde

Les algériens nourrissaient les français avec leur blé pendant les campagnes napoléoniennes ( dette jamais payée par la France )

 

 

Monnaie :

+

 

Villes :

Ce sont exactement les mêmes villes qu’aujourd’hui ( elles existent depuis l’antiquité et le moyen âge )

Principales villes du royaume
 
Toujours les mêmes, ici carte de l’Idrissi 12ème siècle de l’Algérie , toutes les villes sont là, Alger Constantine, Tlemcen, Sétif, Bejaïa, Cherchell, Msila, le Zab, Tnes, Tiaret, Collo, Jijel…
Carte de l’Idrissi du Maghreb central (Algérie), 12ème siècle
Alger la Blanche, la Victorieuse ou encore la bien gardée de Dieu
Constantine, l'antique Cirta Numide, ville forgée sur les falaises, ville des oulémas
 
Elle était le siège du gouverneur de l’est
,
Tlemcen l’andalouse
on la surnomme la Grenade Africaine ou encore a perle du Maghreb
Ghardaïa, capitale de la vallée du Mzab
 
 
Oran la "radieuse"
Elle a été le siège du gouverneur de l'ouest

ou encore Mostaganem
Les villages kabyles avec leurs jolies montagnes et leurs plaines verdoyantes...

 
 

 Diplomatie :

L’Algérie a des relations diplomatiques avec tous les autres pays

instaure des passeports
envoie ses consuls et ses ambassadeurs et en reçoit ceux des autres
Et bien évidemment, l’Algérie était ( et l’est encore aujourd’hui ) la plus grande puissance militaire d’Afrique et l’une des plus grandes en méditerranée
Le patriotisme des algériens faisait que leur armée était très disciplinée
Dans une lettre du 8 septembre 1816, le Lord Exmouth affirmait, suite au bombardement d'Alger, qu'il n'avait « jamais vu de sa vie d'ennemis aussi opiniâtres et aussi fermes » que les Algériens.

« Contre l’esprit du Christ » Louis XIV, le sultan ottoman, le roi d’Angleterre et le Dey d’Algérie
ici le dey aux cotés des grands monarques d’Europe se moquant de Napoléon
Un archer maure (représentant le sultan d’Alger), bande son arc et pointe sa flèche en direction du roi d’Espagne, Philippe IV qui regarde vers lui, tandis qu’en retrait le roi de France Louis XIII semble les surveiller du coin de l’œil. Cela montre la répartition des puissances régionales à l’époque

Pavillons algériens à tête de mort
 

Pendant la guerre civile protestants/catholiques en 1618, la France s’étant mise à dos toute l’Europe demande l’aide aux algériens ( nb: ce document confirme ce qui a été dit plus haut dans la partie souveraineté quant à l’Indépendance de l’Algérie )

Les britanniques eux même disaient que l’Algérie était imprenable

Même les américains s’étonnaient que l’Algérie arrivait à soumettre tous les royaumes d’Europe
La Marine algérienne c’était la flotte de Barbe Blanche
 
( Mais ils faisaient également preuve d'humanité comme la fois où des marins algériens ont secouru des naufragés français )

Napoléon Bonaparte a du éviter une éventuelle campagne militaire en Algérie car il avait été averti de la ténacité et de la bravoure des algériens
Le célèbre Louis XIV dira sa phrase culte  » Si l’Algérie n’existait pas on aurait voulu que l’on en crée une  » dans un contexte de  » l’ennemi de mon ennemi est mon ami « , car l’Algérie était une sorte de stabilisateur de puissances, dans ce cas là cela profita au roi de France car l’Algérie affaiblissait l’Angleterre et empêchait son hégémonie
Il faut noter en effet que l’Algérie a un palmarès militaire glorieux et ce depuis la nuit des temps. Ouvrons une parenthèse pour un petit récapitulatif :

 

Palmarès

Antiquité :

Carthage est la première a en subir les conséquences

Les numides envahissent Carthage car Didon a finalement refusé d’épouser le roi numide Hierbas
 
Il est bien de rappeler que si les tyriens ont pu s’installer en Afrique, c’est bien par ce que le roi numide Hierbas leur donna l’autorisation
+
Du coté ouest, la Maurétanie, avant de devenir vassale de Rome, fut d’abord vassale des numides
Quant à Rome, elle ne put défaire le roi Jugurtha militairement, ce n’est que par la traitrise qu’elle y arriva. La Numidie perdit 2/3 de son territoire
« Ville à vendre, tu périrais si tu trouvais un acheteur! » Citation célèbre de Jugurtha sur Rome après avoir corrompu les sénateurs romains
Cette trahison traversera les âges. En effet, en Algérie, existent les expressions et insultes " Bakhesst Biya " " Bakhss " " wejh el Bakhss ( tronche de Bakhss ) " en référence au nom de celui qui a trahi et vendu Jugurtha, le roi de Maurétanie Bocchus, qui s'est soumis à Rome
Elle traversera également les âges pour être perpétuée à nouveau + de 20 siècles plus tard, c’est le même cadre et les personnes de Jugurtha et de Bocchus se retrouvent dans Abdelkader et le sultan de Marrakech. L’émir tenait en échec les français pendant plusieurs années à l’image du roi Numide et avait réussi à reprendre une partie important de l’Algérie
Mais après avoir conclu un accord secret avec la France, le sultan alaouite déclare l’ennemi hors-la-loi et décide de le traquer pour les français, ce dernier encerclé par une armée française de 100 000 hommes et les marocains est contraint de se rendre

 

l’émir Abdelkader est considéré par les contemporains de Jugurtha moderne

Mention honorable au roi Juba I qui a résisté tant bien que mal face à Jules Caesar, qui était sur le point de le battre jusqu’à ce que les rois de Mauritanie viennent en aide au dictateur (encore et toujours) en saccageant le pays du roi Numide l’obligeant à revenir du front. L’Afrique ne serait donc jamais devenu romaine
Et pour couronner le tout, César est venu ensuite se vider dans la femme du roi maure, ce dernier ne fut même pas embêté… comme quoi les chiens ne font pas des chats
 
Sans ces trahisons, l'Algérie (et le Maghreb en général) ne serait donc jamais tombée sous le joug des romains

Et bien évidement on oublie pas Takfarinas et Mazippa qui se sont révoltés contre la présence romaine en Afrique
Tombeau de Takfarinas à Sour El Ghozlane
 
 ( euh Mazippa qui n’a rien à voir avec la tingitane comme on pourrait le lire sur Wikipédia )

 

Moyen Age :

Dihya berbère Dejrawa de Khenchela (Aurès), par son génie militaire était une Jeanne d’Arc avant l’heure
 

Le détroit de Gibraltar ( madhiq jabal Tariq ) a été nommé ainsi en hommage au conquérant de l’Andalousie Tariq Ibn Ziyad, berbère Ouerfdjouma, autochtone de Khenchela (Aurès) en Algérie

La marine algérienne avait pour coutume de faire la pirère au nom de Tariq Ibn Ziyad lorsqu'ils traversaient le détroit de Gibraltar
Les algériens arrivaient jusqu'aux portes de Rome

Autre personnage culte, Jaafar Ibn Fellah, de la tribu berbère ketama, qui a conquis l’Egypte ( et fondent la ville du Caire au passage ), la Palestine, la Jordanie et la Syrie sous les fatimides, qui eux mêmes ont été érigés par les ketamas. 

Les Ketamas faisaient partie de l'appareil étatique Rostémide. Ils succédèrent ainsi avec les Fatimides aux rois de Tahert

,
L'empire byzantin n'y a pas échappé
Les voisins des algériens n’ont pas été épargnés
Mais encore. Ayant appris la conquête de l'actuel territoire du maroc par les Hammadides, le célèbre Youssef ibn Tachfine a fui vers les confins du Sahara par peur
Mais encore
 
 La dynastie ou état Almohade a été fondé par l'Algérien Abdelmoumen Ibn Ali al-Koumi de la tribu berbère Zenète algérienne des Koumiya, ce dernier est originaire de Tajra à Honaïne dans la région de Tlemcen en Algérie. On devrait plutôt parler de dynastie Muminide ou banu Abdelmoumen, car le fondateur du mouvement Almohade est Ibn Tumert, un prédicateur religieux originaire du Souss. Initialement, c'était un mouvement théocratique dont l'oligarchie était tenue par la tribu des Masmuda de l'Atlas marocain dont à priori faisait parti Ibn Tumert. Ce dernier, en voyage à Béjaia, capitale du royaume Hammadide, rencontra Abdelmoumen dans lequel il vit une personne incroyable et décida d'en faire son disciple ( en réalité c'est à ce moment là que le mouvement naquit ) puis son successeur, chose inattendue car l'algérien n'était pas un Masmuda. Habile politicien qu'il était, il essaya de s'accorder leur confiance même si il était toujours perçu comme un étranger. A la mort de Ibn Tumert en 1130, la situation du Maghreb n'a toujours pas changé, nous avons les Almoravides à l'ouest, les Hammadides au centre et les Badicides à l'est. Abdelmoumen cache pendant plusieurs années la mort de son maitre pour mieux assoir son autorité, il va commencer par s’entourer des siens, des Koumiya, sa propre tribu, qui deviendra plus tard sa garde personnelle. C'est grâce notamment à eux que Abdelmoumen a pu entreprendre ses conquêtes au Maghreb. La toute première place forte qu'il prend est sa région natale, Tlemcen. En 1145 il massacre les dernières garnisons Almoravides qui s'y trouvaient est devint officieusement la première capitale de la dynastie ( c'était d'ailleurs son souhait premier ). Il entreprendra en 1147 la conquête du maroc en éliminant les Almoravides de Mauritanie, puis annexe les deux états Zirides vers 1152, la capitale est transférée à Marrakech entre temps. Les conquêtes terminées, un problème vint lui faire face, étant donné que le mouvement de Ibn Tumert est centralisé autour des Masmuda, la succession devait revenir à un de ses membres, en l’occurrence, Abu Hafs al-Hintati. L'Algérien décide alors de faire une sorte de coup d'état, pour cela il fit venir secrètement depuis l'Algérie 40 000 membres de sa tribu des Koumiya, ainsi que les arabes qu'il avait vaincus à Sétif qui lui étaient dévoués, après quoi il pris la décision d’écarter les Masmuda du pouvoir et que seuls ses descendants hériteraient du trône, et s'éloignera par la suite de la doctrine de Ibn Tumert qui mêlait un mélange de concepts chiites. Ainsi, les postes de gouverneurs de province du Maghreb ou de l'Andalousie ainsi que les postes clés du pouvoir ne se seront confiés qu'aux membres de sa familles et de sa tribu. Toutefois, ils n'éliminera pas les cheikhs Almohades qu'il gardera à ses cotés pour mieux les surveiller car cette décision a failli lui couter la vie. En effet, les frères de Ibn Toumert n'avaient guère accepté cette prise de pouvoir de l'Algérien et s'étaient retournés contre lui. Abdelmoumen écrasa la rébellion, passa au fil de l'épée les frères et massacra la tribu de Ibn Tumert. D’ailleurs l'héritier de Abdelmoumen, va répudier la doctrine de Ibn Tumert
,
,

A ce moment là, Abdelmoumen maria son fils à une descendante de la famille royale Hammadide, une vielle tradition des vassaux ( ici des Zenètes de l'ouest algérien ) du sultan Hammadide qui épousaient une de ses fille. Car en effet, Abdelmoumen est né et avait vécu et étudié toute sa vie en Algérie dans le royaume Hammadide, les Hammadides régnaient sur l'entièreté du Maghreb avant l'avènement des Almoravides et des Almohades, tout le Maghreb, toute l'Algérie donc et y compris le maroc avec Fès. Abdelmoumen étant un citoyen Hammadide, lorsqu'il prit Tlemcen, il ne massacra que la partie où était implantée la garnison Almoravide, massacres qui deviendront de plus en plus importants lorsque il pris le maroc notamment à Marrakech et à Fès où il trucida + de 200 000 habitants... et seuls ses descendants avaient le privilège de gouverner Tlemcen. Aussi, il traita le dernier roi Hammadide, son ancien roi donc, comme un empereur, malgré que ce dernier lui ait résisté dans un premier temps. En comparaison, il massacra sans aucune pitié les derniers rois Almoravides. Et même lorsque ces derniers demandaient la pitié, ils ne la leur donnait pas.
Abdelmumin est né à Tajra dans les impénétrables montagnes des Traras en Algérie. Après sa conquête du maroc, il revenait souvent, en grande pompe, chez lui en Algérie auprès de sa famille. A son arrivée, les siens se précipitaient et scandaient : " il rentre dans son pays "
D'ailleurs, fait intéressant, une tentative de réinvestissement de l'empire Almohade a eu lieu au 14e siècle, dans la région de Tlemcen justement, par un membre de la tribu même de Abdelmumin, les koumyas, La tentative a cependant été avortée par le sultan algérien Abu Thabit. Comme quoi, l'histoire a gardé le souvenir de ce grand Abdelmumin, ainsi que celle de sa dynastie, les Muminides, ou Banou Abdelmumin
 

 
etc, etc

 

Temps modernes :

Fès et Marrakech, décidément

Meme face aux coalitions maroco-libo-tunisiennes c’est un No match
La Tunisie aussi ne fait pas exception
La très chère France
L’Espagne
Les anglais
Les Vikings
Ou encore tout le monde à la fois
Sans oublier que la Navy a été créée justement pour mettre fin à la soumission des US à l’Algérie
D’ailleurs lorsque les américains devaient payer leur impôt à l’Algérie, ils avaient décidé en 1800 pour cette fois de le délivrer sur leur plus beau et plus grand navire, celui qui avait permis de gagner un guerre auparavant contre la France, le Georges Washington, et cette fois commandé par un militaire, William Bainbridge, afin d’appâter le dey et les algériens de la grandeur des Usa. lorsque le navire arriva au port, le dey fut informé et se rendit au port pour voir de ses yeux le fameux vaisseau et il vit les habitants impressionnés. A cet instant il craignait que les américains prennent confiance en eux et qu’ils prennent de haut son peuple et son armée, il décida donc de faire venir Bainbridge au palais. Il lui demanda où comptait-il se rendre une les affaires finies dans la capitale. il lui répondit qu’il retournerait aux Usa. Le dey retorqua non, qu’il avait un messager portant une lettre pour le sultan ottoman et lui demanda de d’abord l’emmener à Istanbul, il lui demanda de redescendre au port dans l’immédiat, de monter sur son navire, de descendre le drapeau américain, de le remplacer par le drapeau algérien et de se mettre en route. Le commandant refusa mais le dey fit pression et l’y obligeât. les conseillers du roi lui dirent que cela allait à l’encontre des conventions internationales et des traités qu’ils avaient avec les Usa, ce à quoi répondit le dey qu’il préférerait entrer en guerre avec eux que de les voir en train de narguer sa patrie.
,
Le grand Raïs Hamidou ben Ali

 

Les algériens sont allés jusqu’en Irlande

 

Époque contemporaine :

La Palestine occupée

Le Maroc, qui a en 1963, agressé l’Algérie ( nième tentative, car ils avaient déjà attaqué plusieurs fois en 1962 ) pour lui voler ses terres (sur ordre de la France comme l’affirme ce diplomate marocain )  

, alors que l’Algérie venait de sortir d’un siècle d’occupation coloniale meurtrière et de 8 ans de guerre sanglante, se voit, en plus de ne pas avoir réussi à concrétiser ses plans , confisqué 50 km² de son territoire

 

A noter que ce fumier de Hassan 2 espérait l'aide des américains. Ces derniers n'ayant pris aucune initiative, il s'était tourné vers la France, l'Espagne et l'Angleterre. Seule la France avait répondu présent pour l'aider. On rappelle que l'Algérie ne possédait même pas encore d'armée conventionelle.

 
L'Agression et la trahison du maroc est confirmée par le général Nezzar
Dans l’ordre des surlignages 1) Le maroc refuse le deal de la France 2 ) Mais avec Ferhat Abbes, ils signent un traité en 1961 pour régler les problème des frontières une fois l’Algérie indépendante 3 ) « s’aperçoit que l’Algérie indépendante » , or entre le point 2 et 3 , le maroc a attaqué l’Algérie alors qu’elle n’était pas encore indépendante, trahissant donc le pacte
Et puis Nezzar fait bien de mettre restituer entre guillemets, car ni Tindouf ni Bechar n’ont été marocaines mais bien algériennes ( nous l’avons vu plus avec les frontières ) en 1956 lorsque le maroc a eu son interdépendance, un certain Allal el Fassi, chef du parti el Istiklal a commencé à proférer des affabulations délirantes et dire que la moitié de l’Algérie le sahara occidental et la Mauritanie appartenaient au maroc avant la colonisation et qu’ils doivent les récupérer
bon euuuh…

 

Ce parti s’est donc mis à noyauter les villes algériennes ( pendant que l’Algérie était en guerre ) en y incrustant des éléments marocains pour les faire revendiquer au nom du sultan ou bien en trafiquant les votes du référendum mais les algériens les habitants même de ces villes ne se ont pas laissés faire

Et bien évidemment la cerise sur le gâteau; la guerre d’Algérie

( sans évoquer les résistances Abdelkader, d’Ahmed Bey, des Zouawas, de Boumaaza, des Zaatcha, de Cherif Boubaghla, de Lalla Fatma Nssoumer, des Ouled Sidi cheikh, de Cheikh El Haddad, de Elmokrani, de Bouaamama, des touaregs… entre 1830 et 1920
qui inspireront les plus grands dont les chinois comme l'affirmera le fondateur de la République Populaire de Chine Mao Zedeong
Le résistant rifain au colonialisme Abdelkrim al-Khattabi disait que son mentor a été l'Algérien l’Émir Abdelkader
René Savary, duc de Rovigo, lors de la colonisation française en Algérie disait : « Notre seule supériorité sur eux, c'est notre artillerie, et ils le savent. Ils ont plus d'esprit et de sens que les Européens, et on trouvera un jour d'immenses ressources chez ces gens-là, qui savent ce qu'ils ont été et qui se croient destinés à jouer un rôle. »
Le boucher qu'était le général Bugeaud, lui meme le reconnait, à propos des Algériens :« Ne voudra-t-on pas comprendre enfin que la grande question est dans la lutte que nous soutenons avec le peuple le plus belliqueux et le mieux préparé pour la guerre qu'il y ait dans le monde? »
D'ailleurs la France a du mettre plus de 70 ans pour finir son invasion de l'Algérie.
Il faut savoir que la débâcle du 5 juillet 1830 et du en partie à la nomination par le dey Hussein du nouveau général des armées, une personne peu compétente. Le précédent général était Yahia, un excellent militaire. Il a été victime d'un complot et le dey, ignorant de ces intrigues a du le pendre. Avec Yahia, la France n'aurait probablement pas pu prendre Alger. On se rappelle du premier siège de Constantine en 1836, où la France fut défaite, par l'excellent bey ( gouverneur ) de l'est, Hadj Ahmed

 
, guerre que l’Algérie a gagnée pour obtenir son indépendance. Indépendance qui, en aucun cas a été donnée par De Gaulle. Il n’y a qu’à lire ses mémoires
Même dans une lettre secrète envoyée à l’Onu en pleine guerre d’Algérie, la France disait bien qu’elle était déterminée à ne pas lâcher l’Algérie

La France dès 1956 ne pouvait plus continuer la guerre et était obligée de voler les armes américaines de l'OTAN

De Gaulle en 1959 : « Jamais je n'entamerai de négociations politiques avec le FLN. Jamais le drapeau du FLN ne flottera sur Alger. »


L'historien allemand Jan C. Jansen, dans son ouvrage de référence « Decolonization A Short History », désigne la guerre d'Algérie comme « la plus grande guerre de décolonisation à travers le monde entier »


Donc le discours des pleurnicheuses ça va deux minutes


 

Après cela l’Algérie sera nommée la » Meque des révolutionnaires » et sera la résidence de grands révolutionnaires tel Che Guevara, Castro, Black Panthers, Mandela… et sera le bastion de la lutte anticolonialiste

 

« petite » parenthèse fermée.

 

La position française

Et de toute façon, la France elle même ne dit pas qu’elle a créé l’Algérie
Il suffit juste d’aller sur le site de l’Elysée, des archives du gouvernement français de Nantes, où il est explicitement dit que c’était un pays comme les autres

 

La France, civilisatrice ou génocidaire ?

Mais la France n’était-elle pas venue pour bâtir l’Algérie et apporter la civilisation ? Eh non ! La France n’est pas venue en Algérie pour « apporter la civilisation » ni pour arrêter « l’esclavage »
, encore moins pour la punir mais bel et bien pour anéantir l’Algérie, tuer des millions d’Algériens et tout effacer, elle le dit en plus dans ses correspondances avec l’Angleterre quelques semaines avant l’invasion
La France a commis un véritable génocide en Algérie, 

humain, entre 5 et 10 millions de victimes algériennes, dont 1.5 million pendant la guerre (1954-1962)

 

  

( Ces horribles massacres ont été commis pendant les conquêtes, mais cette inhumanité a également montré son visage lors de la guerre d'Algérie )


Mais également culturel 

Les algériens en 1830 étaient plus instruits que les français

C’est normal il y avait des écoles où tout le monde pouvait étudier

La France a voulu tout effacer
La France détient 98% des archives algériennes ( manuscrits, documents d’état, livres de science ) et refuse de les rendre sans parler de celles qu’elle a détruites ( bruler les bibliothèques par exemple )
Les villes complétement détruites
 
Du Fahs d'Alger ( c'est à dire de la banlieue Algéroise extramuros avec ses djnanes/jardins, ses fontaines, ses cafés et ses villas mauresques) , il ne reste quasiment rien
On compte le nombre de ces résidences de campagnes à 200 en 1930 alors qu'à la fin du 18e siècle il était de 2000. L'occupation dès la prise d'Alger ne cessera de les raser. Leur nombre aujourd'hui ne dépasse pas 50

Les fortifications, remparts, murailles et portes des villes ont été détruits
Alger ( IMG 1 : Principales portes d'Alger, IMG 2 : réplique miniature de la porte Bab Azoun, IMG 3 à 5 : ancien faubourg de Bab Azoun et remparts sud, IMG 6 à 8 : porte Bab Djedid (neuve), IMG 9 : Bab Elbhar (porte de la mer), IMG 10 : Bab Dzira (porte du port), IMG 11 à 14 : remparts nord et porte Bab El Oued )
Annaba
Tlemcen

Constantine 

 

 

Ghardaia
Mascara
Médea
Miliana

Oran
Zaatcha à Biskra
Mostaganem 
 
Bordj Bou Arreridj
al Qoli'a
Tuggurt
Tamacine
Ouargla
etc, etc

 

Même les champs n'y ont pas pas échappés, tout a été rasé


+ de 200 mosquées détruites rien qu’en 2-3 villes, qui étaient de véritables joyaux architecturaux
des universités vielles de centaines de siècles mais on se sent « bâtisseur »
Médersa Tachfinia, fondée en 1320 par le sultan Zianide Abu Tachfin. Détruite par la France. Elle était considérée comme l’une des plus prestigieuses écoles du monde musulman

etc, etc

Un vrai holdup, on n’oublie pas le trésor d’Alger. Pour avoir une idée, pendant le règne de Ali Pasha, quelques années avant l’occupation, il construisit une nouvelle trésorerie. Et pour déplacer toute cette somme de l’ancienne vers la nouvelle, il lui fallut, la première nuit, 400 mulets. Et pour les 36 nuits qui suivirent, 300 mulets par nuit. Soit un total de + de 11 000 mulets !

Rédigé par Eno’h Enohlate ( @enoh3344 , @enohlate2 ) Youtube Twitter

Commentaires